Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/181

Cette page n’a pas encore été corrigée

En était-il ainsi en Italie ? Car le Bonhomme Misère semble avoir des racines italiennes.

« Dans un voyage que je fis autrefois en Italie… » Ainsi débute le conte, dont certaines parties ont fait croire à quelques critiques que Misère pouvait avoir traversé les Alpes.

« C’est un homme à se faire fesser pour une bajoque, » dit la lessiveuse en parlant de l’avare qui refuse de loger saint Pierre et saint Paul. Les nombreux imprimeurs de la légende, malgré le peu de souci qu’ils prenaient de leurs réimpressions, ont toujours conservé la note relative à la bajoque, monnaie d’Italie, ainsi que celle consacrée aux vingt-trois heures et demie pendant lesquelles le maraudeur qui volait les poires de Misère resta cloué sur l’arbre.

Ailleurs, la lessiveuse apporte à saint Pierre et à saint Paul une cruche de vin de Suze.

Certainement ces détails ne semblent pas de la couleur locale plaquée par un habile conteur.

Le Bonhomme Misère, si populaire en France, me parut d’abord un conte italien traduit, peut-être arrangé par parties [1].

  1. Malheureusement la littérature populaire italienne, si riche en conteurs de toute sorte, est presque inconnue en France, quoique des mines d’or attendent le premier auteur qui s’en occupera ; mais jusqu’à ce que ces recherches soient faites, comment essayer seul de parcourir cette immense bibliothèque de novellieri inépuisables ?