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verras qu’après l’entière destruction de toute la nature, et ce sera loi qui recevras le dernier coup de ma faulx ; les arrêts de la Mort sont irrévocables, entends-tu, bon homme ?

Oui, dit-il, je vous entends, et je dois ajouter foi à vos paroles ; et, pour vous le prouver efficacement, je consens que vous vous retiriez quand il vous plaira, vous en avez à présent la liberté.

A ces mots, la Mort ayant fendu les airs s’enfuit à la vue de Misère, sans qu’on en ait entendu parler depuis. Quoique très-souvent elle vienne dans le pays, même dans cette petite ville, elle passe toujours devant sa porte, sans oser s’informer de sa santé. C’est ce qui fait que Misère, si âgé qu’il soit, a vécu depuis ce temps-là toujours dans la même pauvreté, près de son cher poirier. Et suivant les promesses de la Mort, il restera sur la terre tant que le monde sera monde.

III
le conte du bonhomme misère est-il d’origine italienne ?

À la première lecture, on est pris par l’ingénieuse composition du conte, sa narration vive, et l’ensei-