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Volontiers, répondit Paul ; allez faire à votre aise vos affaires, nous vous attendons ici. La bonne femme étant entrée chez M. Richard et ayant remis son linge, revint trouver nos deux voyageurs, qui exerçoient toute leur vertu pour ne pas s’impatienter. Suivez-moi, dit-elle, et marchons un peu vite, car il y a un bon bout de chemin à faire ; il sera assurément nuit avant que nous soyons à la maison. Ils arrivèrent enfin, et cette charitable femme ayant heurté à la porte de son voisin, ils furent très longtemps à attendre qu’elle fût ouverte, parce que le bon homme étoit déjà couché, quoiqu’il ne fût pas au plus six heures et demie. Il se leva à la voix de sa voisine et lui demanda fort obligeamment ce qu’il y avoit pour son service. Vous me ferez plaisir, lui répondit-elle, de donner à coucher à deux pauvres gens qui ne sçavent de quel côté donner de la tête.

Où sont-ils ? demanda le bon homme en se levant promptement. À votre porte, répondit-elle. À la bonne heure, lui dit-il allumez-moi seulement ma lampe, je vous en prie. Ayant de la lumière, ils entrèrent dans la maison ; mais tout y étoit sens dessus dessous ; l’on n’y connoissoit rien au monde. Le maître de ce taudis logeoit seul. C’étoit un grand homme maigre, sec et pâle, qui sembloit sortir d’un sépulcre. Dieu soit céans ! dit Pierre. Hélas ! dit le bon homme, ainsi soit-il ! Nous aurions bien besoin de sa bénédiction pour vous donner à souper, car