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dit-il d’un air méprisant à Paul, chercher à loger où vous l’entendrez, ce n’est pas ici un cabaret. Puis il leur fit fermer la porte au nez.

Le mauvais temps continuant toujours : Que deviendrons-nous ? dit Paul. Voici la nuit qui approche ; si on nous reçoit partout de même que dans cette maison-ci, nous courons risque de passer bien mal la nuit. Le Seigneur y pourvoira, répondit Pierre ; nous devons, comme vous le sçavez aussi bien que moi, nous confier en lui. Mais, dit-il en se retournant, il me semble que voici, à deux pas d’ici, notre blanchisseuse avec laquelle nous avons causé en arrivant, laquelle paroît bien fatiguée, et qui se repose sur une borne avec son linge.

C’est elle-même, dit Paul. Il seroit bon, continua Pierre, de lui demander où nous pourrions loger. J’y consens, lui répondit-il. En même temps Paul s’approchant de cette femme lui demanda dans quel endroit de la ville les passans qui n’avoient point d’argent pouvoient être reçus une nuit seulement.

Je voudrois, leur répondit-elle, qu’il me fût permis de vous retirer, je le ferois de bon cœur, parce que vous paroissez de bonnes gens ; je suis veuve et cela feroit causer. Cependant, si vous voulez bien attendre et avoir un peu de patience, dans mon voisinage et près de ma chaumière, qui est au bout de la ville, nous avons un pauvre bon homme nommé Misère, qui a une petite maison tout auprès de moi, et qui pourra bien vous donner un gîte pour ce soir.