Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

tirés. Ils arrivèrent enfin à la porte de M. Richard comme il s’alloit mettre à table. Ils heurtèrent fort doucement, et un valet étant venu à la hâte, et ayant passé nu — tête au bout de la cour, se sentant mouillé, leur demanda fort brusquement ce qu’ils ouhaitoient. Paul, qui étoit obligé de porter la parole, le pria avec toutes sortes d’honnêtetés de vouloir bien demander à son maître s’il auroit assez de bonté que d’accorder un petit coin de sa maison à deux hommes très fatigués.

Vous prenez bien de la peine, leur dit-il, mes bonnes gens ; mais c’est du temps perdu, mon maître ne loge jamais personne. Je le crois, dit Paul ; mais faites-nous l’amitié, par grâce, d’aller lui dire que nous souhaiterions bien avoir l’honneur de le saluer. Ma foi, dit le valet, le voilà sur la porte de la salle, parlez-lui vous-même.

Qui sont ces gens-là ? dit Richard à son valet, d’une voix assez élevée. Ils demandent à loger, répondit l’autre. Hé bien, maraud, ne peux-tu pas leur répondre que ma maison n’est pas une auberge ? Vous l’entendez, messieurs, ne vous l’avois-je pas bien dit ! Paul se hasardant d’approcher Richard : Hélas ! monsieur, dit-il d’un air pitoyable, par le mauvais temps qu’il fait, ce seroit une grande charité que de nous donner un petit endroit pour reposer deux ou trois heures. Voilà des gens d’une grande effronterie, dit-il en regardant son valet, pourquoi laisses-tu entrer ces canailles ? Allez, allez,