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noissez guère les gens de ces quartiers. S’il manquoit, dit-elle, en regardant Pierre, même une coëffe de nuit, de tout ce que j’ai ici, qui appartient à M. Richard, j’entendrois un joli carillon, et je ne serois pas bonne à être jetée aux chiens.

Cet homme est donc bien dificile à contenter ? lui demanda Pierre. Hé ! monsieur, s’écria-t-elle, c’est bien le plus ladre et vilain homme qui soit sur la terre. Si vous le connoissiez… C’est un homme à se faire fesser pour une bajoque[1]. Comment donc, dit Pierre, n’est-ce pas lui qui demeure à cette belle maison qu’on découvre d’ici ? Tout juste, c’est cette maison que vous voyez, répondit la bonne femme ; c’est justement pour lui que je travaille. Adieu, lui dit Pierre, le temps qu’il fait ne nous permet pas de causer davantage.

Ayant rejoint Paul, ils se mirent à couvert sous un petit auvent, à quatre pas de là ; et consultèrent ensemble de ce qu’ils feroient en cette occasion. Après avoir été un gros quart d’heure, et assez embarrassés, car ils ne se sentoient pas de sec : Voyons donc, dit Pierre, ce qu’il en sera, il faut risquer le paquet. Cet homme, si vilain qu’il soit, peut-être aura-t-il quelque honnêteté pour nous : ces sortes de gens ont quelquefois de bons momens.

Allons, dit Paul, je vais faire la harangue ; je voudrois en être quitte, et que nous fussions déjà re-

  1. Monnaie d’Italie qui vaut à peu près un sol.