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avec raison qu’une image d’Épinal fût conservée aussi religieusement qu’un Marc-Antoine.


On s’est souvent moqué de l’ignorance des gens de la ville, qui, à la campagne, prennent volontiers de la luzerne pour du blé. Les amateurs d’estampes apportent non pas tout à fait la même ignorance, mais un égal dédain vaniteux pour l’image populaire à cause de ses colorations bruyantes, en harmonie avec la nature des paysans.

— « Barbarie ! » s’écrient-ils.

— Plus intéressante en tous cas que l’art médiocre de nos expositions, où une habileté de main universelle fait que deux mille tableaux semblent sortis d’un même moule.

Telle maladresse artistique est plus rapprochée de l’œuvre des hommes de génie que ces compositions entre-deux, produits des écoles et des fausses traditions.

J’entends qu’une idole taillée dans un tronc d’arbre par des sauvages est plus près du Moïse