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toit sous lequel s’abriter. Il allait, marchant sans cesse, de ville en ville, de pays en pays, la conscience toute alourdie et bourrelée par la pensée du péché détestable dont il s’était rendu coupable.

« Plusieurs années se passèrent de la sorte, à errer de par le monde. Puis, il éprouva l’irrésistible besoin de revoir Jérusalem. Il s’y rendit. Hélas ! Jérusalem n’était plus, et force lui fut de retourner sur ses pas, rendant ainsi témoignage à la véracité de ces paroles du Sauveur :

« — Moi, je vais au repos, mais toi tu veilleras ! » Et, depuis lors, le Juif-Errant marche de lieu en lieu sans jamais s’arrêter, visitant tous les pays,

« Plus d’une fois, il a fait le tour du monde et visité ces nations étranges qui, au retentissement seul du nom du Sauveur, ont brisé et anéanti leurs idoles. À toutes ces nations le Juif-Errant s’est plu à raconter les choses merveilleuses des temps d’autrefois ; et aux princes de la terre il a chanté sa douloureuse complainte.

« Il voudrait quitter la vie, à grands cris il appelle la mort. Cela est inutile, le Seigneur ne veut point qu’il meure. Il n’a l’air ni jeune ni vieux. Il est absolument tel qu’il était lors du supplice enduré par le Christ sur la croix.

« Il a parcouru plusieurs contrées étrangères, l’Arabie, l’Égypte, l’Afrique, la Grèce, la Syrie, la Thrace et la Hongrie. Là, où Pierre et Paul, ces apôtres bénis, ont prêché le Christ, il a montré combien étaient véridiques les paroles du Christ.

« Il s’est rendu en Bohême ainsi que dans plusieurs villes