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n’auras pas de repos dans ce monde ; tu marcheras toujours jusqu’à la fin du monde !

« Tu marcheras constamment jusqu’au jugement dernier, et tu me verras, en ce jour terrible, à la droite de mon Père, jugeant les pécheurs, envoyant les méchants dans les feux de l’enfer, et les bons aux joies du paradis !

« Quand j’entendis les paroles de Jésus, mon cœur en fut touché. Je remis mon enfant à ma femme et je sortis. Je vis Véronique essuyer le visage de Jésus, et je vis son portrait empreint dans son mouchoir.

« Je ne pouvais plus m’arrêter, et je suivis Jésus jusqu’au mont du Calvaire, où l’accompagnèrent aussi les saintes femmes. Le bourreau dit à la Vierge : — Voici les clous pour attacher votre Fils sur la croix !

« Et quand j’eus vu notre Sauveur mourir sur la croix entre deux voleurs, souffrant des douleurs infinies, je commençai mon voyage qui ne devait pas finir, la mort dans l’âme, et je dis un triste adieu à Jérusalem !

« Comprenez, Bretons, quelle doit être désormais la douleur de Boudedeo sur la terre ! Être obligé de quitter son quartier, sa femme et ses enfants, sans pouvoir leur faire ses adieux, pour marcher toujours, sans trêve ni repos !

« Quand il eut marché pendant un certain nombre de jours, il arriva en Égypte, bien loin de son pays. C’est là que se trouve la mer Rouge que Moïse traversa sans mal et sans peine, suivi du peuple de Dieu.

« De là il se rendit à l’île de Candie.