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treuse influence de Dumas père ! pour rehausser les broderies des Mousquetaires avec lesquels s’entretient le Juif-Errant.

Dans ces pays a pénétré le Juif-Errant de M. Gustave Doré, dont quelques traits se retrouvent au bout des burins des graveurs de Metz et de Nancy.

On s’imagine ce que devient la figure du Juif dans ces imitations !

M. Doré tient particulièrement pour le décor ; il sacrifie Ahasvérus aux vieilles maisons brabançonnes, aux tempêtes, aux trombes, aux forêts de sapins, aux crocodiles. Ce ne sont que feux de Bengale troublants que le dessinateur allume pendant la représentation de son drame, à chaque acte, à chaque scène, à chaque couplet, d’où résulte, pour le spectateur, le châtiment d’un homme condamné à voir tirer un feu d’artifice pendant huit jours.

Toujours l’effet cherché, quelquefois obtenu, qui disparaît au milieu de fumées d’un Ruggieri du crayon.

Les premiers imagiers populaires étaient plus simples, moins diffus et plus sains ; mais M. Doré écoute volontiers son collaborateur Pierre Dupont, qui a trop complaisamment chanté son « génie. »

Si le jeune et fécond producteur avait daigné jeter un regard sur les modestes images qui illustrent les anciennes éditions allemandes et françaises, il eût vu qu’il ne possédait pas le secret de la figure du Juif-Errant.