Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

que si. — Je vous assure en vérité que c’est une pure fable. — Je ne peux pas le croire ; depuis mon enfance, je sais la chanson par cœur :

Cordonnier j’ai été,
Habitais Jérusalem.
J’ai insulté le Christ,
J’étais un terrible blasphémateur.

« — Assez, assez, j’entends que vous la savez. »

« Il est fâcheux, dit Nieyrup, que M. Blicher n’ait pas laissé continuer la femme : nous aurions eu toute la chanson ; mais, d’un autre côté, on peut affirmer avec raison que nous avons peu perdu, car ce premier couplet annonce une plate et mauvaise chanson. »

La vignette ci-contre, tirée d’un volume populaire suédois contenant l’histoire du Juif-Errant, prouve que le dessinateur ne croit pas fortement à la légende du marcheur éternel. Il y a une pointe de raillerie dans le personnage portant ses bottes au bout d’un bâton.

Les Flamands sont moins sceptiques et ce n’est pas sans intention que je détache d’un petit cahier populaire de Gand une image relative au Juif-Errant. Cette estampe est d’une exécution tout à fait enfantine. Dans ces tailles naïves, je lis aisément le sentiment populaire. (Voir gravure page 53.)

Par les précédentes reproductions, on a vu que l’Allemagne envisage froidement Ahasvérus ; la Suède en sourit. La Flandre veut un terrible châtiment.