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À la place de cette gravure flamande j’aurais préféré donner les images espagnoles qui, suivant David Hoffmann, montrent le Juif-Errant en butte au mépris et à la haine. « Partout, dans ce pays, dit le commentateur, les images, les gravures nous le représentent portant comme stigmate, au milieu du front, une croix lumineuse qui lui ronge constamment le crâne et dévore éternellement son cerveau. »

Images qu’il eût été intéressant de se procurer, le sombre génie espagnol ayant dû diriger contre le Juif, dont l’Inquisition ne put jamais s’emparer, des crayons ardents et noirs.

À ce propos, j’ai feuilleté de volumineuses colleclions de pliegos, qui sont les imageries espagnoles correspondant à nos produits d’Épinal, et je n’ai trouvé que le Juif-Errant d’Eugène Sue, interprété par les imagiers de 1845.

Il faut, d’ailleurs se défier des assertions de ce David Hoffmann qui, sous le titre de Chroniques de Cartophilus, publiait à Londres, en 1853, trois gros volumes formant la première partie d’une épopée du Juif-Errant, laquelle épopée avait encore besoin de six autres volumes pour être menée à bonne fin. Remplir neuf volumes de matériaux véridiques, c’est beaucoup ; les premiers volumes de cette conception symbolico-romanesque m’ont suffi.

Ayant poursuivi jusqu’à l’extrême limite que doit se poser un chercheur des images anciennes du