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et des censes, » sur lesquels les décimes ne tombent pas.

3° Les revenus que l’abbaye possède en France, dans la province du Dauphiné et dans celle du Bugey, ne sont pas de l’ancien domaine de l’Église, mais un bien donné à titre onéreux par deux seigneurs de la Serra, qui se firent religieux à Hautecombe. Ils imposèrent à l’abbaye, à cause de ces biens, de grands services et des fondations qui cesseront si l’on est obligé de payer lesdites dîmes qui absorbent à peu près le revenu. Si l’on souhaite de voir les titres, on offre d’en donner des copies authentiques.

4° L’ensemble des revenus que l’abbaye retire aujourd’hui de France ne dépasse pas 1,500 francs, sur lesquels les curés des paroisses où se trouvent les biens de l’abbaye demandent leur portion congrue, qui leur a été accordée par les dernières ordonnances de S. M. et que l’on ne peut leur refuser ; il s’ensuivra que tous les revenus des biens de l’abbaye situés en France seront absorbés tant par les dîmes que par les portions congrues. Si S. M. confirme l’exemption des dîmes, on offrira aux curés les 100 écus annuels, suivant l’ordonnance, pour leur portion congrue ; mais, au cas contraire, on sera contraint de leur relâcher les dîmes qu’on perçoit sur leurs paroisses, qui n’égalent pas ces 100 écus.

Enfin, l’abbaye est dans un pitoyable état, la plupart des titres se sont égarés dans la guerre passée[1].

Nous ne savons quel fut le résultat de ces réclamations. Bientôt la guerre allait de nouveau mettre aux prises la France et la Savoie, et il est à croire que, par droit de guerre ou par raison d’État, il n’y fut point fait droit.

L’immense conflit européen, provoqué par la succes-

  1. Archives de Cour, Abbazie, mazzo II.