Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 371 —

« Et pourroit-on aussi changer les supérieurs, par élection, de trois ans en trois ans.

« Et à fin que la réformation se fist plus aisément, il seroit requis que cet ordre se mit promptement à Talloires, où il y a des-ja un bon commencement de reformation ; et peu après il faudroit sousmettre à Talloires tous les monastères de l’ordre de Sainct-Benoist, à fin qu’on y instalast la mesme reformation. Mais quant aux monastères de l’ordre de Cîteaux, je ne vois pas qu’aucune reformation s’y puisse faire, sinon en y mettant des religieux Feuillens, comme on a fait à la Consolate de Turin, à Pignerol et en Abondance[1]. »

Ainsi, aux yeux de saint François de Sales, les cisterciens d’Aulps, de Chézery et d’Hautecombe ne sont même plus capables d’être ramenés à la règle. Tout espoir est perdu à leur égard.

Les chanoines réguliers de Saint-Augustin sont dans une situation analogue.

« Quant aux religieuses cisterciennes, il seroit aussi requis qu’on retirast leurs trois monastères dans les villes, à fin que leurs déportements fussent veuz journellement, qu’elles fussent mieux assistées spirituellement et qu’elles ne demeurassent pas exposées aux courses des ennemis de la foy ou de l’Estat, à l’insolence des voleurs et au desordre de tant de visites vaines et dangereuses des parents et amis ; joinct que de les enfermer aux champs esloignez d’assistance, c’est les faire prisonnières misérables, mais non pas religieuses… On pourroit donc réduire celles de Saincte-Catherine en la ville d’Anicy, celles de Bon-Lieu à Rumilly et celles du Betton à Sainct-Jean de Maurienne

  1. Vie de saint François de Sales, t. II, p. 130 et suiv.