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emmènent avec eux toute leur suite, moins les charpentiers experts « n’ayant pu les mener à l’occasion de leur vieux sage » et ayant, dès le matin, fait embarquer leurs chevaux sur deux autres bateaux pour les reprendre à St-Innocent.

Les bâtiments sont dans une situation aussi déplorable que ceux d’Hautecombe. La tuilerie a été louée, le 13 février de l’année précédente, à Pierre Durand, de Fors, en Bugey, à raison de 12,000 tuiles ou 800 florins par année, au choix de l’abbé d’Hautecombe. Vu l’urgence des réparations à faire aux toitures de l’abbaye, sur la réquisition du procureur général, le sénateur commissaire déclare saisir « entre les mains du sieur Durand, les 12,000 tuiles plates qu’il nous a déclaré être dans la fournaise à poinct d’estre cuittes, » et autres tuiles encore qui durent servir aux mêmes réparations.

« Ce fait, nous serions tous remontés sur le batteau avec les trois batteliers et serions allés à Challières[1], sellier

  1. Il était question de cette terre, donnée aux religieux, sur un registre de 1178 vu en 1772, à Hautecombe, par le notaire Claude Blanchard.
    La vaste ruine que l’on voit aujourd’hui sur la rive orientale du lac, en face d’Hautecombe, n’était point le bâtiment dont parle le rapport. Il était situé plus haut, dans l’angle formé par la rencontre du chemin quittant la rive du lac à côté de la ruine actuelle et montant à Saint-Germain par Cergoen, avec le chemin allant de Brison au même lieu, après avoir passé par-dessu8 le promontoire appelé la Buffa. Dans cet angle, se trouve aujourd’hui un cellier, ou s’élevaient les bâtiments appartenant à l’abbaye. Ses possessions à Salière, en 1732, se composaient d’environ 18 journaux de vignes, roc et broussailles, d’un chasal de maisons avec ses placéages. Les titres produits pour les faire considérer comme biens de l’ancien patrimoine ecclésiastique, prouvèrent que l’abbaye les avait dés avant 1528, que la terre de Salière relevait du comte de Cessens et faisait partie de la paroisse de Saint-Germain. (Archives préfectorales de Chambéry, Déclaration des des biens de l’ancien patrimoine.)