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de gros tournois, de sterling et de monnaies vénitiennes, dont une faible partie fut destinée, suivant la volonté du défunt, à des travaux à faire autour du cloître et au réfectoire. Le reste fut revendiqué par Innocent IV pour la guerre contre l’empereur[1]. Néanmoins, par une bulle donnée à Lyon, en février 1240, le Souverain Pontife autorisa Amédée IV, comte de Savoie, à employer à la décoration de l’église abbatiale une somme de 1,000 livres provenant de l’archevêque de Patras[2].

Parmi les richesses laissées par ce prélat au monastère, se trouvait, d’après Jacquemoud[3], la tête de sainte Érine, nièce de Constantin, qui subit le martyre pour conserver sa foi. Cette vierge, revêtue de l’auréole de la sainteté, devint la patronne des bateliers du lac du Bourget et de l’abbaye, où elle reçut un culte solennel.

Un des derniers actes qui signalèrent la présence de l’abbé Burchard à Hautecombe, fut la mission qu’il reçut, en 1249, de l’archevêque de Vienne, son métropolitain. Il fut chargé d’obtenir de Guillaume, comte de Genevois, la cessation et la réparation des torts que lui et les siens causaient aux hommes et aux terres du chapitre de Genève, à Desingy. A cet effet, il convoque les parties dans cette localité, entend leurs griefs, en règle quelques-uns et, quant aux autres, il se borne à les énumérer, en déclarant qu’il n’a pu, sur ce point, accorder les parties. Cette sentence fut rendue à Desingy, le 4 novembre 1249[4].

  1. Mon. Hist. patr., Scriptor., I. — Cibrario, Altac., cap. iii.
  2. Mon. Hist. patr., Chart. I, p. 375.
  3. Description historique de l’abbaye d’Hautecombe, p. 111. — Voir, dans cet ouvrage, une Notice sur cette sainte.
  4. Rég. gen., n° 811. — Desingy était une paroisse du décanat de Rumilly, à une lieue de Seyssel et à l’est de cette ville. En 1219, un