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L’ENTENTE CORDIALE FRANCO-ANGLAISE

sympathies publiquement manifestées entre les commerçants français et anglais agiront sur l’esprit public des deux pays plus que tous les actes des diplomates. L’exposition de Bordeaux offre pour une manifestation de ce genre une occasion unique unique, car le terrain bordelais est propice pour cet échange d’amitiés anglo-françaises. Le retentissement… sera immense, car ce sera la première fois depuis de longues années que les deux peuples auront fraternisé publiquement par l’intermédiaire de représentants autorisés sortis des rangs du peuple. Il y a là un devoir à remplir pour le lord-maire de Londres, en même temps qu’il y a pour lui un grand honneur à recevoir. » Enfin, M. Dutrénit rappelait « les manifestations imposantes faites à Bordeaux, sous la direction de M. Léon Say et de M. Charles Roux, député de Marseille… en faveur des traités de commerce et du free trade modéré ». Après avoir parlé des avantages que l’Angleterre y trouverait comme la France, il terminait en priant le major Roper Parkington d’intervenir le plus tôt possible auprès du lord-maire afin que sa visite pût avoir lieu dans le commencement de septembre.

Le lord-maire, avec l’assentiment discret des gouvernements de Londres et de Paris, accepta l’invitation qui lui fut adressée par le comité organisateur de l’exposition de Bordeaux et par la municipalité bordelaise. Il débarqua le 6 septembre 1895 à Calais avec lady Mayoresse, son fils, le major Roper Parkington et lady Parkington. Une foule considérable lui fit, à sa descente du bateau, un chaleureux accueil. Au passage à Amiens du train qui l’amenait à Paris, il fut également salué par une foule nombreuse. Il en fut de même à Paris où, à sa sortie de la Gare du Nord on cria : « Vive le lord-maire ! » À son arrivée au Grand-Hôtel où il devait loger, un orchestre joua le God save the Queen et la Marseillaise.