Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1746).djvu/452

Cette page n’a pas encore été corrigée

m’oblige de ressentir, quand je les vois etendre leur Empire, & se préparer par tout de nouveaux Triomphes. Mais vous m’avez imposé de nouvelles obligations, j’emporte dans ma patrie le titre de votre Associé, & sans rien perdre des sentimens d’estime & d’admiration que tout etranger vous doit, j’ose y joindre ceux de l’Academicien le plus attaché à sa compagnie, & vous assurer que je prendrai toujours l’interêt le plus sensible à la longue suite de succés, que vous promettent la sagesse de votre etablissement, la protection de votre Souverain, le merite si bien reconnu en tout genre de celui qu’il a mis à votre tête, & celui de tous ceux que vous avez jusqu’à present admis parmi vous. Oui, Messieurs, quelqu’eloigné que je sois de vous, on me reconnoitra toujours pour votre Confrere, à mon zele, si je ne puis esperer de me rendre digne de ce titre, par mes talens.


Un des effets les plus avantageux qu’ait produit dans l’Europe le progrés que l’esprit & les Lettres y ont fait depuis quelque tems, est d’en avoir absolument banni une mauvaise honte, & une fausse vanité, qui empechoient autrefois, que d’un coté on ne se communiquât, aussi librement qu’aujourdhuy, les découvertes & les progrés que l’on pouvoit faire en tout genre, & que de l’autre on n’adoptât volontiers ce qui venoit des etrangers, que nous regardions tous alors, ou comme des Rivaux dangereux, & envieux de notre gloire, ou comme peu capables d’ajouter à nos connoisances.