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Que sert-il d’admirer cette regularité des Planetes, à se mouvoir toutes dans le même sens, presque dans le même plan, & dans des orbites à peu près semblables ; si nous ne voions point qu’il fût mieux de les faire mouvoir ainsi qu’autrement. Tant de Plantes venimeuses & d’Animaux nuisibles, produits & conservés soigneusement dans la Nature, sont-ils propres à nous faire connoître la sagesse & la bonté de Celui qui les créa ? Si l’on ne découvroit dans l’Univers que de pareilles choses, il pourroit n’être que l’ouvrage des Démons.

Il est vrai que notre vûë étant aussi bornée qu’elle l’est, on ne peut pas exiger, qu’elle poursuive assez loin l’ordre & l’enchaînement des choses. Si elle le pouvoit, sans doute qu’elle seroit autant frappée de la sagesse des motifs, que de l’intelligence dans l’exécution. Mais dans cette impuissance où nous sommes, ne confondons pas ces differens attributs. Car, quoi qu’une intelligence infinie suppose necessairement la sagesse ; une intelligence bornée pourroit en manquer : & il vaudroit autant que l’Univers dût son origine à un Destin aveugle, que s’il étoit l’ouvrage d’une telle intelligence.

II.
QU’IL FAUT CHERCHER LES PREUVES DE L’EXISTENCE
De Dieu, dans les Loix generales de la Nature. Que les Loix selon lesquelles le Mouvement se conserve, se distribue & se détruit, sont fondées sur les attributs d’une suprême Intelligence.

Ce n’est donc point dans les petits détails, dans ces parties de l’Univers dont nous connoissons trop peu les rapports, qu’il faut chercher l’Etre suprême : c’est dans les Phenomênes dont l’universalité