Page:Histoire de Sainte Perpétue et de ses compagnons Librairie de J. Lefort 1885.djvu/477

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avions souffert, nous étions sortis de notre corps de chair, et nous commençâmes à être portés du côté de l’Orient par quatre anges, dont les mains ne nous touchaient pas. Nous allions, non pas renversés et tournés en haut, mais comme si nous eussions gravi une pente douce. Ayant été délivrés de ce monde, nous vîmes d’abord une lumière immense, et je dis : Perpétue (car elle était à mon côté), voici ce que Dieu nous promettait : nous avons reçu l’effet de sa promesse. Et pendant que nous étions portés par les quatre mêmes anges, apparut devant nous un grand espace, semblable à un verger, où il y avait des arbres chargés de roses et de toute espèce de fleurs. La hauteur de ces arbres était celle d’un cyprès, et sans cesse il en tombait des feuilles. Là, dans ce verger, il y avait quatre autres anges, plus éclatants que les premiers, qui, lorsqu’ils nous virent, nous reçurent avec honneur et dirent aux autres anges : Les voici, les voici ; avec des témoignages d’admiration. Les quatre anges qui nous portaient furent comme terrifiés, et ils nous déposèrent ; et à pied, nous traversâmes l’espace d’un stade en marchant dans une route large. Là, nous trouvâmes Jocundus, Saturninus et Artaxius, qui, ayant souffert dans la même persécution, avaient été brûlés vifs, et Quintus, qui, martyr lui aussi, était mort en prison. Nous leur demandâmes où étaient les autres. Mais les anges nous dirent : Venez d’abord, entrez et saluez le Seigneur.

II. Et nous vînmes auprès de là en un lieu dont les murailles paraissaient bâties avec de la lumière ; et devant la porte, quatre anges étaient debout, et à notre entrée, ils nous revêtirent de robes blanches. Ainsi vêtus, nous entrâmes, et nous vîmes une lumière immense, et nous entendîmes la voix de plusieurs personnes qui chantaient en chœur et sans s’arrêter : Agios, agios, agios. Nous vîmes, au