vis cet endroit, qui m’avait paru autrefois tout ténébreux, devenu tout lumineux ; Dinocrate était là, son corps était purifié ; il était bien vêtu et rafraîchi. À la place du cancer, je ne vis plus qu’une cicatrice, et à cette piscine que j’avais vue l’autre fois, la margelle s’était abaissée jusqu’au milieu du corps de l’enfant, et l’eau en découlait sans s’arrêter. Sur le bord de la fontaine, il y avait une coupe d’or pleine de cette eau. Dinocrate s’approcha, et il se mit à boire de cette eau qui ne tarissait point. Et s’étant désaltéré, il s’éloigna de l’eau tout joyeux pour aller jouer, comme font les enfants de son âge, et je me réveillai. Alors je compris qu’il était délivré de sa peine.
CHAPITRE III
I. Ensuite, après quelques jours, le soldat Pudens, lieutenant préposé à la prison, qui commençait à avoir beaucoup d’estime pour nous, comprenant qu’il y avait en nous une grande vertu de Dieu, admettait beaucoup de frères auprès de nous, afin que nous nous rafraîchissions les uns les autres. Lorsque le jour de la fête fut proche, mon père vint me trouver, accablé de chagrin, et il commença à s’arracher la barbe, à se jeter à terre, et à se prosterner sur la face, à