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jurai bien tout haut & tout bas de n’aimer plus avec tant de délicateſſe : avois-je tort en ce moment critique ? Qu’on ſe mette un inſtant à ma place ; n’eſt-ce pas ma folle paſſion pour ce perfide comte qui vient de m’ôter le financier mon amant ? Sans cet amant funeſte ne continuerois-je pas encore à braſſer les louis de mon bon homme ! Prenons, me dis-je alors à moi-même, oui, prenons mieux le tour d’une vraie & bonne putain : mettons-nous en état de nous moquer entiérement du mariage ou de l’inconſtance des amans.