Page:Histoire de Marguerite, fille de Suzon, 1784.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(237)


veulent ? quel tourment n’eſt-ce pas pour eux de ne ſe voir qu’avec tant de contrainte ! L’amour eſt fait pour éclater : c’eſt une paſſion auſſi tumultueuſe que la haine. La raiſon de mon intérêt perſonnel avoit beau vouloir parler ; je voulois auſſi revoir mon cher comte, ſans quoi j’étois une fille morte. J’avois déjà paſſé trois ſemaines entieres ſans avoir eu de tête-à-tête avec lui : je regardois cela comme le plus grand malheur du monde ; je cherchois le remede, je crus le trouver en permettant à l’abbé ce qu’il me demandoit depuis ſi long-tems,