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çonnoit pas ma cohabitation avec le fils du procureur, le regardoit comme le plus honnête des hommes : ſans lui, me dit-il, tu étois perdue pour toi & pour moi, ma fille : je lui ai, ajoutoit-il, de bien grandes obligations.

Je me ſerois trouvée fort heureuſe ſi mon pere s’en étoit tenu à ces réflexions, mais il vouloit que je fiſſe pénitence, &, ſans conſulter mon goût, il m’envoya avec une bonne eſcorte dans un couvent de la province, qui eſt un lieu de correction pour les femmes ou filles libertines. Je fus donc conduite à cette