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pade par les ſentimens de mon cœur ; mais mon état me paroiſſoit alors bien plus doux que le leur ; car j’étois tranquille & je vivois ſans trouble, ſans inquiétude, indolente même juſqu’à la pareſſe, mon unique occupation conſiſtant, pour parler bien clairement, à jouir avec mon amant, des plus doux plaiſirs de l’amour. En conſéquence, j’évitois le grand monde pour n’être point apperçue & peut-être obligée de retourner à mon triſte village.

Ce fut ainſi que ſix mois ſe paſſerent, ſans que je viſſe perſonne que mon amant. J’étois