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Je fus confondue avec le reſte des payſans juſqu’à l’âge de douze ans. Juſques-là mes occupations les plus ſérieuſes avoient été d’apprendre à lire & à écrire ; je ne ſavois que cela, mais paſſablement pour le pays. Mon pere & ma mere me voyant grandir à vue d’œil, formerent la réſolution de me faire travailler ; ils crurent que je pourrois les ſoulager, mais j’étois naturellement fainéante : c’eſt de ce penchant inné dans toutes mes ſemblables pour la pareſſe, je le dis en paſſant, que j’ai tiré tant d’amour pour ma profeſſion. N’étant bonne à