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de-Grace, où l’on ne ſauroit ignorer qu’il y a un college. Mon pere étoit charron : je fus élevée comme on l’eſt toujours à la campagne, quant à l’éducation ; c’eſt-à-dire, fort mal. J’aurois été payſanne toute ma vie ſans mon bon naturel. Mon enfance n’a rien eu d’extraordinaire : on remarquoit ſeulement en moi, dès l’âge le plus tendre, un air de vivacité qui annonçoit de l’eſprit ; auſſi m’en donnoit-on dans le village, & la fille du maître charron y paſſoit-elle pour une bonne piece : c’étoit ainſi que mes dignes compatriotes me déſignoient.