emphatiques[1] ignorées des autres manuscrits. On peut se demander si le texte de A², reproduit avec des variantes par A³, n’avait pas été copié à l’usage de ce prince. Comme les textes de A¹ et de A², celui de A³ est exempt d’interpolations. Ces trois manuscrits représentent donc à des degrés divers la rédaction primitive.
2. Deuxième rédaction (texte B). — L’édition des Gesta Francorum de Bongars représente une première altération de ce texte primitif, et nous appellerons B ce nouveau texte[2], qui, de l’aveu de Bongars, est tiré de la collation de deux manuscrits, dont l’un appartenait à Camden, l’autre à Paul Petau[3]. On s’est demandé, non sans raison, si ce manuscrit de Petau n’est pas le même que le manuscrit 572 du Vatican (A³). On peut en fournir, pour ainsi dire, une preuve matérielle. Ce manuscrit contient, nous l’avons vu, la lettre d’Olivier le Scholastique sur la prise de Damiette. Or, dans son recueil, Bongars a édité ce texte d’après un manuscrit de Petau qui est probablement le même que celui qu’il a utilisé pour les Gesta Francorum[4].
- ↑ « Inclytus comes Rothertus (chap. XXXV), pissimus electusque miles Robertus vir nobilissimus Normanniae comes (chap. XXXVII). »
- ↑ G dans les Historiens des croisades et dans Hagenmeyer ; Jacques Bongars, Gesta Dei per Francos (Hanovre, 1612), t. I, p. 1-29 : Gesta Francorum et aliorum Hierosolymitanorum. — Jacques Bongars (1546-1612), né à Orléans, érudit et diplomate au service d’Henri IV auprès des princes allemands. Voir sur lui Anquez, Henri IV et l’Allemagne (Paris, 1887).
- ↑ « Igitur primum sine nomine scriptorem » (l’Anonyme) « debemus Paulo Petavio et Guill. Camdeno » (Introduction). Guillaume Camden (1551-1627), érudit et historien anglais, avait réuni une importante bibliothèque.
- ↑ Introduction, p. XVII : « Oliveri epistolam suppeditavit et P. Petavii insignis bibliotheca… »