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No des manuscrits latins du fonds de la reine Christine de Suède[1], fol. 1-46, suivi d’une Descriptio Ierosolimorum (fol. 46) et d’une Missa in veneratione Sancti Sepulcri (fol. 48). Le texte est écrit à pleine page, sur des feuillets de parchemin in-folio. Au fol. 48 vo, une note en écriture du xve siècle[2] nous apprend que ce manuscrit a appartenu au cardinal Alain de Coëtivy, évêque d’Avignon, à qui le pape Nicolas V devait confier, en 1456, la mission de prêcher la croisade en France[3]. Ce manuscrit, en excellent état, est d’une belle écriture uniforme du xiie siècle — probablement même de la première moitié du xiie siècle ; il ne doit donc pas être très éloigné du manuscrit original, et c’est certainement la copie la plus ancienne que nous possédions des Gesta. Son orthographe a le même caractère archaïque[4] que celle de . Le texte contient une lacune qui porte sur les chapitres XXIII à XXIX et qui interrompt le texte non seulement au milieu d’une phrase, mais même au milieu d’un mot[5]. Hagenmeyer, qui a le premier signalé cette lacune,

  1. C’est le manuscrit C de l’édition Hagenmeyer.
  2. « Iste liber est r[everendissim]mi d[omini] Alani c[ardina]lis Avinionensis. »
  3. Cf. U. Chevalier, Gallia christiana novissima, t. VII (1920), col. 510-530 et 824. — Au bas du fol. 456, une autre note en écriture du xiie siècle renferme en deux lignes les noms suivants : « Petrus clericus de Mirabea. Willelmus clericus de Vosaillia. Gauterea de Funfreide laicus. Johannes de Gelis laicus. » Il nous a été impossible d’identifier les localités dont ces personnages sont originaires et d’expliquer la signification de cette liste, qui n’a aucun rapport avec le texte qui la surmonte. On trouve dans plusieurs régions de la France des Mirebeau, Mirabeau, Miribel, des Fontfreyde, Fontfroide, etc. Tout ce qu’on peut affirmer, c’est qu’il s’agit de localités françaises, ce qui laisse supposer que le manuscrit a été copié en France.
  4. E au lieu de ae, oe, sepulchrum, Thurci, erba (pour herba), sabati (pour sabbati), etc.
  5. Exactement depuis : « Cucurrerunt ad naves et miserunt