APPENDICE[1]
Description de la ville d’Antioche.
Cette ville d’Antioche est magnifique et grandiose, car, à l’intérieur de ses remparts, sont quatre montagnes énormes et très élevées[2]. Sur la plus haute est un château bien construit, remarquable et fort[3]. En bas s’étend la cité magnifique et agréable, ornée de toute espèce de beautés, car elle possède de nombreuses églises, au nombre de trois cents, et elle contient soixante monastères. Le patriarche tient sous sa domination cent cinquante-trois évêques[4].
La cité est close de deux murailles : la plus grande est très haute, merveilleusement large et construite en bel appareil : quatre cent cinquante tours y sont disposées[5] et à tout point de vue la cité est belle. À l’est, elle est bornée par quatre grandes montagnes ; à l’ouest, près des murs, coule un fleuve appelé Farfar[6]. Cette cité a une grande renommée, car elle fut
- ↑ Nous rappelons que nous avons renvoyé en appendice ce passage interpolé dans les manuscrits entre les chapitres xxxi et xxxiii. Voir plus haut, p. 170.
- ↑ Ce sont les quatre éperons formés par le mont Cassius, le Silpius, l’Orocassias et le Phrynimus au sud de la ville.
- ↑ La citadelle d’Antioche, située à l’endroit le plus élevé de l’enceinte.
- ↑ Ce chiffre correspond à celui de la Notice du patriarche Anastase, composée dans la deuxième moitié du vie siècle, époque de la prospérité du patriarcat. Au xe siècle, le nombre des évêchés melkites suffragants est évalué à soixante-dix environ, et il devait être encore moindre en 1098. Voir S. Vailhé, dans les Échos d’Orient, t. X (1907), et dans le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, publ. par Baudrillart, Vogt et Rouziès, t. I, col. 581-612, article : Antioche (1922).
- ↑ Cette enceinte avait été reconstruite par Justinien après la prise de la ville par Chosroès en 540 (Diehl, Justinien et la civilisation byzantine, 1901, p. 581-583).
- ↑ Nom donné à l’Oronte à cette époque.