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Mangourou, Port-aux-Prunes (Tamatave) Manangourou, Ghalemboule, Sainte-Marie, etc., avaient reçu des renforts ; les exilés de Mascareigne rappelés firent place à Antoine Thaureau et à ses compagnons, puis à Louis Payen, envoyés pour coloniser cette île qui reçut le nom de Bourbon ; les vivres arrivaient en abondance, tandis que les approvisionnements d’autre nature touchaient à leur fin. Une lettre, écrite en 1653 par un Français de la baie de Saint-Augustin, dit que les colons étaient vêtus aussi légèrement que les nègres, et que M. de Flacourt lui-même n’avait plus de rechange. Sur cent hommes de garnison, conservés au Fort, 34 avaient péri par les fièvres.

Enfin deux vaisseaux français parurent à l’horizon, mais l’espoir qu’ils firent concevoir se changea bientôt en cruelle déception ; ils n’apportaient ni renforts, ni provisions. Ces navires appartenaient au duc de la Meilleraye qui, ayant obtenu du roi la concession de Madagascar, envoyait les sieurs de Pronis et de la Forest prendre connaissance de l’état des choses, et annoncer à M. de Flacourt le changement survenu à l’expiration des droits de la Compagnie.

À cette nouvelle, M. de Flacourt fit ses préparatifs de départ ; il remit le commandement de l’île à M. de Pronis et s’embarqua pour la France sur le navire l’Ours, le 12 février 1655.

M. de Flacourt n’avait pas encore quitté la rade qu’un incendie causa durant deux heures des dégâts considérables dans les magasins. Quelques temps après un autre incendie ; occasionné par imprudence, dévora pendant trois jours tout ce que