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d’où elle se dirigea vers le collège Sainte-Marie que l’on pilla et saccagea. Après le collège des Jésuites, on s’en prit à l’établissement des Pères du Saint-Esprit ; mais là, enfin, l’émeute se heurta à un peloton de soldats et de gendarmes ; elle s’arrêta. Le jour suivant l’agitation recommença. Les chefs de l’émeute organisèrent une assemblée délibérante ; on y vota les résolutions suivantes pour être notifiées au Gouverneur :

1° Renvoi du Directeur de l’intérieur, M. Gaudin de Lagrange ;

2° Expulsion des Jésuites ;

3° Sécularisation de l’établissement de la Providence ;

4° Suffrage universel à être demandé à la métropole dans le plus bref délai ;

5° Paiement de l’impôt par douzièmes ;

6° Relaxation des personnes arrêtées la veille.

Le 2 décembre, sur le refus du Gouverneur d’obtempérer à ces injonctions, on se porta en masse, dès la chute du jour, sur l’Hôtel de Ville, et l’on essaya de renverser la grille. Les autorités présentes sur les lieux voyaient leur caractère méconnu. Les sommations légales de se disperser, renouvelées plus de cinq fois, restaient sans effet. La force publique dut intervenir. Il y eut, hélas ! de nombreuses victimes ; mais les fauteurs du désordre avaient eu soin de se tenir loin de tout danger. La ville, mise en état de siège, ne reprit sa vie habituelle qu’après six mois de ce régime militaire.

100. (1869) Pendant la durée de l’état de siège, la police réussit à découvrir les auteurs du