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1803, M. Decaen avait érigé un Lycée au Port-Louis pour la jeunesse des deux îles, mais le déplacement des enfants de Bourbon n’était guère possible à la plupart des familles ; ce moyen ne réussit pas. Alors MM. Royer, Frippier, instituteurs, et Augustin Maniquet, professeur de mathématiques, s’adonnèrent à l’enseignement, mais ayant refusé le serment d’allégeance exigé en 1811, le gouvernement anglais les fit reconduire en France.

M. Galet, homme respectable, intelligent et dévoué, ouvrit, en 1812, une institution dont les succès lui méritèrent plus tard d’être reconnu comme annexe du collège royal. Toutefois, l’instruction ne profitait qu’à une quarantaine d’élèves et ce nombre était loin de répondre aux besoins de la jeunesse du pays.

En 1815, les demoiselles Philibert, sœurs du commandant de la station, ouvrirent pour les jeunes filles un externat qui dura quelques années seulement ; les deux sexes en étaient donc réduits à se contenter de l’éducation de famille.

5. M. Bouvet était arrivé à Bourbon dans des circonstances assez difficiles ; la tourmente révolutionnaire, l’organisation Decaen, les guerres que les deux îles avaient eues à soutenir aux dépens de leurs propres ressources, la disette du numéraire, l’abandon de la mère-patrie, l’occupation étrangère, tout avait contribué à disloquer la législation, à jeter les esprits dans l’incertitude et le découragement. Le Gouverneur se mit promptement à l’œuvre ; il fit le tour de l’île, aux mêmes fins que la plupart de ses prédécesseurs ; la