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lat. Ces diverses agitations, jointes à l’abandon de la Métropole, augmentaient les embarras financiers de la Colonie.

58. La disette du numéraire et la difficulté des transactions commerciales déterminèrent l’émission d’une somme de 750,000 francs en papier-monnaie, que la population ne jugea pas prudent d’accepter. On brûla tous les billets trois mois après, l’essai de mise en circulation.

59. En 1795, le gouvernement de la Terreur avait fait prélever un impôt forcé de 4,000 piastres sur le numéraire appartenant aux familles, mais rien n’avait pu combler les déficits, ni satisfaire aux besoins les plus pressants de l’Administration locale. « Il faut le dire à la louange de l’Assemblée : elle manœuvra si bien, que le pays, réduit à ses propres ressources, s’en tira néanmoins à la satisfaction générale des habitants. Ainsi, en 1798, les revenus en espèces n’étant que de 430,000 francs, présentaient un déficit de 170,000 francs. On put heureusement dégager le pays de cette situation en frappant d’un droit d’entrée les marchandises destinées à la consommation et d’un droit de sortie les productions venant du crû de la Colonie. » [1]

60. (1800-1801) Le parti royaliste se divisa en deux, fractions dont la plus enthousiaste proposa l’indépendance absolue, puis l’appel au protectorat anglais. Le changement de nationalité déplut ; le Gouverneur Malartic avait protesté au nom de la France, l’Assemblée délibéra dans le

  1. Pajot.