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n’aurait pas voulu paraître si cruel, surtout dans les premiers jours de son règne, si la nécessité ne l’eût poussé à commettre ce meurtre. Après avoir parlé de Carus, puis de Numérien, nous allons terminer par l’histoire de Carin.

CARIN

282-284

XVI. Carin, souillé de tous les crimes plus qu’aucun homme du monde, adultère, corrupteur assidu de la jeunesse (j’ai honte de dire ce qu’Onésime en rapporte), poussa l’infamie jusqu’à se prêter à des débauches que son sexe semblait rendre impossibles. Son père, en partant pour la guerre, lui ayant confié le gouvernement des Gaules, de l’Italie, de I’Illyrique, de l’Espagne, de la Grande-Bretagne et de l’Afrique, à condition qu’il aurait, quoique césar seulement, toutes les prérogatives d’un auguste, il se souilla des vices les plus dégradants et des turpitudes les plus incroyables. II éloigna tous ceux de ses amis qui étaient hommes de bien, et ne retint près de lui ou ne rechercha que ceux qui avaient le caractère le plus méprisable : il nomma préfet de la ville un de ses huissiers, dont la dépravation était au-dessus de tout ce qu’on peut penser et dire. Il fit tuer son préfet du prétoire et le remplaça par un nommé Matronianus, ancien entremetteur de ses débauches. Malgré son père, il déféra le consulat à un de ses secrétaires qu’il avait toujours eu pour confident et pour complice de ses infamies et de ses débordements. Il écrivit au sénat des lettres arrogantes. Il promit à la populace de Rome, qu’il regardait comme le peuple