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point la protection que les dieux nous ont promise. Carus était un prince habile : plusieurs indices le prouvent et entre autres la conduite qu’il tint envers les Sarmates dès qu’il fut parvenu à l’empire. Ces peuples, à la mort de Probus, se montraient arrogants à tel point, qu’ils menaçaient d’envahir non seulement l’Illyrique, mais encore les Thraces et l’Italie. Carus leur fit une guerre si opiniâtre, qu’en peu de jours il leur tua seize mille combattants, leur fit vingt mille prisonniers des deux sexes, et rendit ainsi la sécurité aux Pannoniens. En voilà, je pense, assez sur Carus.

X. Passons à Numérien, dont l’histoire, qui se rattache plus intimement à celle de son père, est rendue plus intéressante encore par le crime de son beau-père. Quoique Carin fût l’aîné, et eût reçu le premier le titre de césar, il nous a paru convenable de parler d’abord de Numérien, qui suivit le premier son père au tombeau, nous réservant de revenir ensuite à Carin, que fit périr Dioclétien auguste, ce prince si nécessaire à la république, contre lequel il avait plusieurs fois combattu.

NUMÉRIEN

282-284

XI. Numérien, fils de Carus, était doué d’un heureux naturel, et vraiment digne de l’empire ; il était aussi éloquent, au point qu’il prononça des harangues en public. Quelque estime que l’on ait pour ceux de ses écrits qui sont venus jusqu’à nous, il faut convenir cependant qu’ils se rapprochent plus du style déclamatoire que du style cicéronien. Il faisait, dit-on, si bien les vers, qu’il l’emportait sur tous les poètes de son temps : il