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je ne saurais sans hésiter dire à laquelle on doit accorder confiance. Onésime, qui a écrit avec beaucoup de soin la vie de Probus, prétend qu’il naquit à Rome et qu’il y étudia les belles-lettres, mais que ses parents étaient Illyriens. D’un autre côté, Fabius Cerilianus, auteur d’une histoire fort estimable des temps de Carus, de Carin et de Numérien, affirme qu’il naquit non à Rome, mais dans l’lllyrique, et que ses parents n’étaient point Pannoniens, mais Carthaginois. Je me souviens d’avoir lu dans les éphémérides, que Carus était de Milan, mais que son aïeul l’avait inscrit au nombre des citoyens d’Aquilée. Ce qu’il y a de certain (et la lettre qu’il écrivit, étant proconsul, à son lieutenant pour l’exhorter à lui accorder ses bons offices, en est une preuve), c’est qu’il voulait qu’on le crût Romain.

Lettre de Carus :

« Carus Manlius Aurélien, proconsul de Cilicie, à Junius son lieutenant. — Les princes romains nos ancêtres avaient la coutume, quand ils nommaient des lieutenants, de ne confier les intérêts de la république qu’à des hommes qui pouvaient donner une idée de leur propre caractère. Certes, je n’eusse pas agi autrement qu’eux, quand même je n’aurais point eu à me prévaloir de leur exemple. Je pense que votre zèle ne me fera point repentir d’avoir suivi leurs principes. Faites donc en sorte que nous ne démentions point les Romains nos ancêtres. »

Comme on le voit, Carus, dans toute cette lettre, tend à persuader que ses ancêtres étaient Romains.

V. Dans sa harangue au sénat, il affecte aussi de se donner la même origine : car dès qu’il fut créé empereur, il écrivit entre autres choses à cet ordre illustre :

« Il faut se réjouir, pères conscrits, de ce qu’un des