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vieillesse. Auguste cependant la rétablit, si l’on peut dire qu’il la rétablit en lui enlevant sa liberté. Quoi qu’il en soit, bien qu’affligée au dedans, elle devint florissante au dehors. Elle eut bientôt à souffrir de la cruauté de tous ses Nérons, et ce n’est que sous Vespasien qu’elle releva la tête. Avant qu’elle eût pu jouir de toute la félicité que semblait lui promettre Titus, le féroce Domitien lui fit de profondes blessures ; elle traversa ensuite, sous Nerva, Trajan et jusqu’à Marc Aurèle, des temps meilleurs, puis fut déchirée par le lâche et cruel Commode. De cette époque jusqu’à Alexandre, fils de Mammée, si l’on en excepte le règne du belliqueux Sévère, elle ne goûta plus aucun bonheur. Pour ne point consigner ici tous les événements qui suivirent, qu’il nous suffise de dire qu’elle ne put jouir du gouvernement de Valérien, et qu’elle eut à gémir pendant quinze années sous celui de Gallien. La fortune inconstante et toujours ennemie de la justice, ne permit pas à Claude de gouverner longtemps l’empire, et, par le meurtre d’Aurélien, par la mort de Tacite, par la fin tragique de Probus, elle a voulu montrer que rien ne lui est plus agréable que les changements incessants dans les affaires publiques. Mais pourquoi ces plaintes ? pourquoi nous occuper des vicissitudes des temps ? Parlons de Carus, qui tient le milieu, pour ainsi dire, entre les bons et les mauvais princes, mais qui pourtant doit plutôt être rangé parmi les premiers, et qui même devrait y occuper une place distinguée, s’il n’avait point laissé l’empire à Carin.

CARUS

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IV. Le plus grand nombre des historiens émettent des opinions si peu fondées sur la patrie de Carus que