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était de race royale, tous les desseins des Goths. Nous avons une lettre adressée au lieutenant des Thraces, relative à cette union et aux présents qu’Aurélien ordonna de faire à Bonose à l’occasion de ce mariage. J’en donne ici la copie :

« Aurélien auguste à Gallonius Avitus, salut. — Dans ma lettre précédente, je vous avais mandé d’établir à Périnthe les jeunes filles de nobles familles du pays des Goths, avec des allocations destinées non pas à chacune en particulier, mais à chaque société de sept, pour pourvoir à leur vie en commun : car en donnant à chacune, elles n’eussent reçu que peu, et la république eût dépensé beaucoup. Maintenant que j’ai résolu d’unir Hunila à Bonose, vous donnerez à ce dernier les objets dont la note est ci-jointe ; vous célébrerez aussi ses noces aux frais de l’État. »

Voici la note des présents :

« Des tuniques à capuchon, d’étoffe mi-soie et de couleur hyacinthe ; une tunique d’étoffe mi-soie, garnie de nœuds d’or et flottante ; deux tuniques intérieures à double bordure, et tout ce qui convient à une matrone. Vous compterez à Bonose cent philippes d’or, mille antonins d’argent, et un million de sesterces de cuivre. »

Voilà ce que je me souviens d’avoir lu sur Bonose ; quoique j’eusse pu ne pas écrire la vie de ces tyrans, dont personne ne s’inquiète, j’ai cru, pour l’acquit de ma conscience, devoir consigner ici ce que j’en ai pu apprendre. Il me reste maintenant à parler de Carus, de Carin et de Numérien : car l’histoire de Dioclétien et de ses successeurs demande un style plus élevé que le mien.