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croire Onésime : car je ne sache pas que cette relation existe dans aucun autre auteur. Un jour qu’à la suite d’un repas on jouait aux échecs, il arriva à Proculus de sortir dix fois empereur ; alors un plaisant qui avait le talent de l’à-propos, lui dit : « Je vous salue, auguste ; » et, ayant apporté une pièce de drap de pourpre, il la lui jeta sur les épaules et le proclama empereur. Les complices ne tardèrent pas à envisager leur position, et, pour s’y soustraire, tâchèrent de gagner l’armée et de lui faire confirmer le choix qu’ils avaient fait du nouveau prince. Celui-ci, toutefois, ne fut pas inutile aux Gaulois, car il défit complètement, et non sans gloire, les Alemans, qui alors portaient encore le nom de Germains, en ne leur faisant qu’une guerre d’escarmouche. Mais Probus le poursuivit jusqu’aux terres les plus reculées, et tandis que le fugitif offrait aux Franks, dont il tirait, disait-il, son origine, son bras pour les défendre, ceux-ci, pour qui la foi du serment n’est qu’un jeu, le trahirent : de là sa défaite et son supplice. Il existe encore chez les Albingaunes des descendants de Proculus ; ils disent, en riant, qu’ils ne désirent être ni princes ni brigands.

Voilà tout ce que j’ai recueilli sur Proculus qui soit digne d’être rapporté. Passons à Bonose, dont j’ai moins à dire encore.

BONOSE

De J.C. 280

XIV. Bonose naquit dans la Grande-Bretagne ; il descendait d’une famille espagnole, quoique sa mère fût Gauloise. Son père, qu’il se plaisait à qualifier du titre de rhéteur, n’était, selon d’autres, qu’un simple maître d’école. Il le perdit étant encore an berceau