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on lui trouve trop d’ardeur. Sachez qu’en me déférant l’empire, vous prononcez contre moi un arrêt de mort. Mais, ce qui me console, c’est que je ne puis pas mourir seul. » Marcus Salvidienus assure que ce discours fut, tel que je le rapporte, prononcé par Saturnin, qui, du reste, était très versé dans les lettres, car il avait étudié la rhétorique en Afrique, et avait suivi à Rome les leçons des grands maîtres.

XI. Je ne veux point dépasser les limites que je me suis assignées, mon seul but étant de faire connaître les traits principaux de sa vie. Des écrivains, je le sais, ont cru que le Saturnin dont il est ici question est le même que celui qui prit la pourpre sous Gallien ; mais c’est une grande erreur, car ce dernier fut tué presque contre le gré de Probus. On dit même que ce prince lui adressa plusieurs lettres pleines de bonté, dans lesquelles il lui promettait sa grâce ; mais que les soldats qui avaient été ses complices ne voulurent pas y ajouter foi. Enfin, il fut assiégé dans un château par des troupes qu’avait envoyées Probus, et y fut égorgé sans que celui-ci en eût donné l’ordre. Il serait aussi long que fastidieux de consigner ici mille frivolités sur la taille, l’embonpoint et la mine de Saturnin ; sur ce qu’il buvait, sur ce qu’il mangeait : nous laissons à d’autres le soin d’entrer dans ces détails, dont l’utilité nous paraît au moins contestable. Revenons maintenant à ce qui nous reste à dire.

PROCULUS

De J.C. 280

XII. Proculus naquit à Albingaunum, dans les Alpes maritimes ; il était de bonne maison, quoique ses ancêtres eussent autrefois exercé le brigandage, et lui-