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Saturnin qui s’empara du pouvoir en Orient contre Probus.

SATURNIN

De J.C. 280

VII. Saturnin était originaire de la Gaule, la plus remuante des nations, toujours jalouse de faire des princes ou de dominer. Aurélien le choisit parmi ses autres généraux comme celui qui lui paraissait Ie plus capable de défendre les frontières de l’orient, en lui faisant la prudente recommandation de ne jamais aller en Égypte : autant que nous en pouvons juger, ce prince prévoyant, qui connaissait le caractère gaulois, craignait que si Saturnin se trouvait au milieu d’une ville turbulente, son naturel ne le portât à s’associer au tumulte. Les Égyptiens, vous ne l’ignorez pas, sont inconstants, enclins à la fureur et à la jactance, insolents, vains à l’excès, indisciplinés, désireux de nouveauté au point de courir même après des chansons ; versificateurs, épigrammatistes, mathématiciens, aruspices, médecins : car ils sont chrétiens et samaritains, et se plaisent toujours à verser impitoyablement le blâme sur le temps présent. Mais, pour ne pas m’attirer la haine des Égyptiens, et pour qu’ils ne croient pas que je consigne ici mon opinion personnelle, je vais citer une lettre d’Adrien, tirée des ouvrages de Phlégon, son affranchi, qui fait parfaitement connaître le caractère de ce peuple.

VIII. « Adrien auguste à Servianus consul, salut. — Je n’ai trouvé dans l’Égypte, que vous me vantiez tant, mon cher Servianus, qu’une nation légère, irrésolue, et toujours à la recherche des nouvelles du jour. Ceux