Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/431

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auguste, salut. — Nous avons pacifié toute I’étendue de l’empire, et, de plus, un brigand égyptien, Firmus, suscité par les troubles des barbares, et qui, c’est tout dire, ralliait les débris de l’armée d’une femme sans pudeur, a été par nous mis en fuite, assiégé, crucifié et mis à mort. Vous n’avez donc plus rien à craindre, Romains : le tribut d’Égypte, naguère intercepté par cet indigne brigand, vous parviendra sans obstacle. Que la concorde règne entre vous et le sénat, que l’amitié vous lie à l’ordre équestre, et l’affection aux prétoriens ; pour moi, je veillerai à ce que rien ne trouble la tranquillité de l’empire, Livrez-vous aux divertissements, aux loisirs des jeux du Cirque : à nous le labeur forcé des affaires publiques ; à vous les soins du plaisir. C’est pourquoi, vertueux Quirites, » etc.

VI. Vous avez déjà dû m’entendre rapporter ce que je viens de dire sur Firmus ; mais j’ai cru qu’il était utile de le rappeler ici. Quant aux anecdotes recueillies sur lui par Aurélien Festivus, affranchi d’Aurélien, si vous voulez les connaître, vous les lirez dans cet auteur. Vous y verrez, par exemple, que Firmus, frotté de graisse de crocodile, nageait parmi ces reptiles ; qu’il conduisait un éléphant, qu’il mangeait de l’hippopotame, et que, monté sur de grandes autruches et porté par elles, il semblait voler. Mais tout cela mérite-t-il d’être connu ? Tite-Live et Salluste n’ont-ils pas omis toutes les futilités dans l’histoire de ceux dont ils ont écrit la vie ? Ainsi ils n’ont pas dépeint les mulets de Clodius, ni les mules de Titus Annius Milon ; ils n’ont pas dit si le cheval que montait Catilina était toscan ou sarde ; ils n’ont pas fait, non plus, la description de la chlamyde ou de la trabée de Pompée. Nous terminons donc ici ce que nous avions à dire de Firmus, pour passer à