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de Probus, ce grand et excellent prince, et avant de nous occuper de Carus, de Carin et de Numérien, ne pouvoir nous dispenser de parler de Saturnin, de Bonose, de Proculus et de Firmus, qui ont vécu sous Aurélien.

II. Vous n’ignorez pas, mon cher Bassus, quelle discussion j’ai eue dernièrement avec Narcus Fonteius, cet amant de l’histoire, qui prétendait que Firmus, qui s’était emparé de l’Égypte sous Aurélien, n’était qu’un brigand, et non un prince. Je soutenais, au contraire, et Rufus Celsus, Cejonius Julianus et Fabius Sosianus étaient de mon avis, qu’il avait pris la pourpre, qu’il avait frappé monnaie, et qu’il eut le titre d’auguste ; Severus Archontius produisit même des médailles à son effigie, et prouva par des citations d’ouvrages grecs et égyptiens qu’il portait le titre d’autocrate dans ses ordonnances. Notre adversaire nous opposait cette seule raison, qu’Aurélien a déclaré dans son édit, non qu’il avait tué un tyran, mais qu’il avait délivré la république d’un brigand : comme s’il n’était pas naturel qu’un prince si illustre n’appelât pas tyran un homme obscur, et comme si jamais les grands empereurs avaient donné d’autre nom que celui de brigands à ceux qui voulaient prendre la pourpre et qui succombaient sous leurs coups. Moi-même, dans la Vie d’Aurélien, avant de bien connaître l’histoire de Firmus, je l’ai considéré non comme ayant été revêtu de la pourpre, mais comme un brigand, et j’en fais ici la remarque pour qu’on ne m’objecte pas que je suis en contradiction avec moi-même. Mais, pour ne pas donner trop d’étendue à ce volume, que je me suis engagé à resserrer dans d’étroites limites, je passe sans plus tarder à la biographie de Firmus.