Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/417

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cord unanime, lui érigea un tombeau magnifique sur une éminence, avec cette inscription sculptée sur le marbre :

CI GîT

L’EMPEREUR PROBUS

HOMME PROBE S’IL EN FUT,

VAINQUEUR DE TOUTES LES NATIONS BARBARES,

ET VAINQUEUR DES TYRANS.

XXII. En comparant Probus à ses prédécesseurs et à presque tous les généraux romains qui se sont acquis une réputation de courage, de clémence, de prudence ou des plus nobles vertus, je vois que ce prince les égala, et même, si je ne craignais d’attirer sur moi les traits de l’envie, je dirais qu’il les surpassa. Pendant les cinq ans qu’il conserva l’empire, le nombre de guerres qu’il eut à soutenir dans toutes les parties de l’univers, et qu’il conduisit en personne, fut si grand, qu’on s’étonne à juste titre qu’il ait pu assister à tant de combats. En plus d’une rencontre il combattit comme un simple soldat ; la république lui dut des chefs de la plus grande distinction : car c’est lui qui avait formé Carus, Dioclétien, Constance, Asclépiodote, Annibalien, Léonide, Cécropius, Pisonien, Herennianus, Gaudiosus, Ursinianus, Hercule Maximien, et autres dont nos pères ont admiré les exploits, et du rang desquels sont sortis plusieurs bons empereurs. Que l’on se reporte maintenant aux vingt années pendant lesquelles Trajan et Adrien ont occupé l’empire, et aux règnes des Antonins, qui n’ont guère été moins longs (car je ne veux pas parler ici de celui d’Auguste, dont la durée parait à peine croyable, et je tais le nom des mauvais princes), la grande voix de Probus ne révèle-t-elle pas ce qu’espérait pouvoir faire celui qui disait : « Bientôt nous n’aurons plus besoin de soldats ? »