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Pamphylie et des autres provinces voisines de l’lsaurie, il marcha sur l’Orient. Il soumit aussi les Blemmyes[1], et envoya à Rome les prisonniers de cette nation, qui furent pour le peuple romain un spectacle aussi nouveau que surprenant. Il affranchit, en outre, Coptos et Ptolémaïs de l’état de servitude où les tenaient les barbares, et soumit ces villes à l’empire romain. Il tira de ce fait d’armes un grand avantage, car les Parthes lui envoyèrent des ambassadeurs pour lui avouer leurs craintes et lui demander la paix. Probus les reçut avec hauteur et les renvoya chez eux plus effrayés que jamais. On prétend qu’il refusa les présents que lui avait adressés le roi des Parthes, et qu’il écrivit la lettre suivante à Narsès :

« Je suis surpris de ce que vous nous envoyez une si faible partie de tout ce qui doit un jour nous appartenir. Possédez donc toutes les choses auxquelles vous attachez tant de prix, en attendant qu’il nous plaise de les posséder à notre tour : car nous savons pour cela ce qu’il faut faire. »

Grand fut l’effroi de Narsès en recevant cette lettre, et surtout en apprenant que Probus avait arraché des mains des Blemmyes Coptos et Ptolémaïs, et qu’il avait exterminé ce peuple qui, auparavant, était la terreur des nations.

XVIII. Après avoir fait la paix avec les Perses, Probus revint en Thrace, et établit sur le sol romain cent mille Rastarnes qui restèrent fidèles à la république ; mais il n’en fut pas de même d’un grand nombre de nouveaux sujets qu’il tira d’autres nations, c’est-à-dire de celles des Gépides, des Gautunnes et des Vandales, qui tous violèrent la foi du serment, et qui, tandis que Probus était occupé des guerres des tyrans, se répandirent par terre et par mer dans presque toutes les parties du monde, non sans honte et sans dommage pour la gloire

  1. Blemmyes. Pline (Hist. Nat.,V,8) et Solin (ch. X-XII), sur la foi de Pline, disent que les Blemmyes n’ont pas de tête, et que leur bouche et leurs yeux sont au niveau de leur poitrine. Pomponius Mela (I,4) n’admet pas, il est vrai, cette fable, mais les dépeint comme une peuplade errante, sans toit, sans demeures fixes, et tenant autant de la bête que de l’homme.