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En un mot, nous laissons seulement le sol aux vaincus, tous leurs autres biens sont à nous. Nous avions d’abord jugé nécessaire, pères conscrits, de nommer un nouveau préside de la Germanie, mais nous avons différé cette mesure jusqu’au jour où notre ambition sera plus pleinement satisfaite ; ce qui, ce nous semble, arrivera lorsqu’il aura plu à la divine Providence de féconder et d’accroître les rangs de nos armées. »

XVI. Probus tourna ensuite ses armes vers l’Illyrique, et, avant d’y entrer, il laissa les Rhéties dans un état de calme tel, que la moindre apparence de trouble y paraissait impossible. Il châtia si vigoureusement les Sarmates et les autres peuples de l’Illyrique, qu’il reconquit presque sans combattre tout ce qu’ils avaient pris aux Romains. De là il se dirigea au travers des Thraces, et reçut à discrétion ou comme alliés tous les peuples Gètes que la renommée de ses exploits avait terrifiés, et que le prestige qui s’attachait à son nom avait contenus. L’Orient alors attira ses regards, et, en s’y rendant, il prit et fit mettre à mort un certain Palfurius, brigand des plus redoutés, qui opprimait toute l’lsaurie, et fit rentrer les peuples et les villes sous l’empire des lois romaines. Il pénétra dans les retraites des barbares qui sont chez les Isaures, soit par l’effroi qu’il inspira à ceux qui les occupaient, soit de leur plein gré ; et lorsqu’il les eut visitées, il dit : « Il est plus facile d’empêcher les brigands d’y entrer que de les en arracher. » Il donna aux vétérans tous les lieux dont des chemins étroits rendaient l’accès difficile, ajoutant que leurs enfants mâles, dès l’âge de dix-huit ans, seraient envoyés sous les drapeaux, afin qu’ils n’apprissent pas à exercer le brigandage avant d’avoir appris à faire la guerre.

XVII. Après la pacification de toutes les parties de la