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fidèlement rendu le butin. Probus reçut en outre seize mille recrues qu’il dispersa dans les diverses provinces, et qu’il incorpora par cinquante ou soixante, soit parmi les soldats des légions, soit parmi ceux qui gardaient les frontières, disant qu’il ne fallait pas, quand les Romains avaient des barbares pour auxiliaires, qu’on le vît, mais qu’on le sentît.

XV. Le calme ainsi rétabli dans la Gaule, il écrivit au sénat la lettre qui suit :

« Je rends grâce au dieux immortels, pères conscrits, de ce qu’ils ont confirmé vos jugements à mon égard. La Germanie est soumise dans toute son étendue ; neuf rois de diverses nations sont venus se jeter à mes pieds, ou plutôt aux vôtres, en suppliants et le front dans la poussière. Déjà tous les barbares labourent pour vous, ensemencent pour vous, et pour vous se battent contre des nations plus reculées. Décrétez donc des prières, comme vous avez coutume de le faire : car nous avons tué quatre cent mille ennemis, on nous a offert seize mille hommes tout armés, nous avons arraché les soixante-dix villes les plus importantes des mains de l’ennemi, les Gaules enfin sont entièrement délivrées. Les couronnes que m’ont offertes toutes les cités de la Gaule, je les ai dédiées, pères conscrits, à Votre Clémence ; vous, consacrez-les de vos mains à Jupiter Très-Bon, Très-Grand, et aux autres dieux et déesses immortels. Tout le butin est repris ; bien plus, nous avons fait de nouvelles prises plus considérables que n’avaient été nos pertes d’abord. Les champs de la Gaule sont labourés par les bœufs des barbares, et les attelages germains tendent leurs cous esclaves à nos cultivateurs ; diverses nations élèvent des bestiaux pour notre consommation, et des chevaux pour la remonte de notre cavalerie ; nos magasins sont remplis du blé des barbares.