Page:Histoire Auguste, trad. Aguen, Taillefert, tome 2, 1846.djvu/403

Cette page n’a pas encore été corrigée

qualité de frère de leur empereur, que comme tyran. Puis il reçut la soumission de toutes les armées d’Europe qui avaient fait Florien empereur, et lui avaient ôté la vie. Après cela, il part avec une armée formidable pour les Gaules, qui tout entières étaient en proie à des troubles depuis le meurtre de Postumus, et qui, depuis celui d’Aurélien, avaient été envahies par les Germains. Ses armes furent si heureuses dans cette grande expédition, qu’il reprit sur les barbares soixante villes parmi les plus importantes de la Gaule, et tout le butin qui, après les avoir enrichis, était pour eux un autre sujet d’orgueil. Comme ils parcouraient toutes nos côtes et même toutes les Gaules avec sécurité, après leur avoir tué près de quatre cent mille hommes qui avaient envahi le territoire romain, il refoula le reste au delà du Nècre et de l’Elbe. Il reprit à ces barbares autant de butin qu’ils en avaient enlevé aux Romains ; il construisit, de plus, des villes romaines et des forteresses sur le sol barbare, et y mit garnison.

XIV. Il donna des champs, des greniers, des maisons et des vivres à tous ceux qu’il établit au delà du Rhin comme des sentinelles avancées. Cependant on ne cessa pas de combattre (car chaque jour on lui apportait des têtes de barbares, pour chacune desquelles on donnait une pièce d’or), jusqu’à ce que neuf petits rois de diverses nations vinrent se jeter aux pieds de Probus. Ce prince d’abord leur demanda des otages qu’ils livrèrent aussitôt ; puis du blé, enfin des vaches et des brebis. On prétend qu’il leur interdit rigoureusement l’usage des armes : ils attendraient que les Romains vinssent les défendre, si quelque ennemi osait les attaquer ; mais cette condition parut ne pouvoir être exécutée qu’autant que les limites de l’empire romain seraient reculées, et que la Germanie entière serait réduite en province. Toutefois, du consentement même de ces rois, on infligea des châtiments sévères à ceux qui n’avaient pas