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particulier. On peut voir, par des lettres déposées dans nos monuments publics, quelles actions de grâces lui ont rendues les empereurs qui l’ont précédé. Grands dieux ! de quelles distinctions militaires n’a-t-il pas été honoré ! de quelles louanges les soldats l’ont-ils trouvé indigne ! Jeune homme, il obtint le tribunat ; à peine sorti de l’adolescence, il fut mis à la tête de nos légions. Jupiter Très-Bon, Très-Grand, Junon reine des dieux, et vous Minerve, qui présidez aux vertus ; vous Concorde du monde, et vous Victoire romaine, exaucez les vœux du sénat, du peuple romain, des soldats, des alliés et des nations étrangères : faites que Probus soit aussi bon empereur qu’il était bon soldat ! Je lui décerne donc, pères conscrits, selon le vœu général, le nom de césar, celui d’auguste ; j’y ajoute le pouvoir proconsulaire, le titre de père de la patrie, le grand pontificat, le droit de mettre trois affaires en délibération, et la puissance tribunitienne. » Puis l’assemblée tout entière s’écria : « Nous sommes tous de cet avis ! »

XIII. Ayant reçu ce décret, Probus prononça un second discours devant le sénat, dans lequel il donna à cette assemblée le droit de connaître des jugements des grands magistrats dont serait appel, de créer les proconsuls, de donner des lieutenants aux consuls, d’investir les présides de l’autorité des préteurs, et de sanctionner les lois que lui-même aurait proposées. Un des premiers actes de son gouvernement fut d’infliger des peines diverses à ceux des meurtriers d’Aurélien qui vivaient encore ; toutefois, il usa d’une sévérité moins rigoureuse que ne l’avait fait d’abord l’armée, puis Tacite. Il fit ensuite rechercher ceux qui avaient dressé des embûches à ce dernier prince. Il pardonna à ceux qui s’étaient associés à la fortune de Florien, parce qu’on pouvait croire qu’ils l’avaient suivi plutôt en